— La
pierre du Midi affleure dans des sites privilégiés,
elle forme des entablements calcaires généralement
bien exposés. Les plateaux dominant les cours du
Rhône et de la Durance ont servi très tôt
à l’installation d’oppidums.
La porosité de la roche assurant un bon drainage
des eaux de pluie, ces lieux de refuge fournissaient aussi
l’eau indispensable au maintien d’un groupe.
Les
sources
apparaissent à la base de la table calcaire quand
elle repose sur une couche imperméable facile à
éroder : les premiers abris sous roche (
baumes)
bénéficiaient de l’eau courante ! La
nécessité de se protéger des intempéries
ou de blocs qui menaçaient de s’écrouler,
l’accroissement des effectifs, ont conduit les premiers
occupants à murer les cavités ou créer
des murs extérieurs de protection. L’extraction
de blocs a généré des cavités
plus vastes qui ont servi de base à des
habitations
troglodytiques (
grottes
de Calès,
Buoux).
Les réserves alimentaires étaient conservés
dans des
silos.
— Les villes romaines de Provence (Glanum, Arles,
Orange, Nîmes) ont utilisé la pierre du Midi
pour la construction de théâtres (
théâtre
antique d'Orange), temples, aqueducs, arcs de triomphe.
Les invasions barbares ont provoqué un retour des
populations vers les lieux-citadelles entourés de
remparts
(Calès)
:
châteaux fortifiés,
églises,
monastères sont à nouveau installés
sur les plateaux.
— Les périodes de paix et de commerce sont
favorables au retour dans les plaines et à la construction
de résidences spacieuses, les bastides, richement
ornées, en particulier dans la région d'Aix-en-Provence
et dans le Luberon. La pierrre du Midi est encore utilisée
pour la construction de bâtiments modernes comme le
bâtiment
d'accès à l'abbaye de
Notre
Dame de Salagon.
La ville d'Aix-en-Provence possède un grand ombre
de bâtiments construits en pierre du Midi :
Poste
(ancienne Halle aux grains (place de l’Hôtel
de ville) : au fronton le Rhône et la Durance (la
jambe qui déborde du fronton est sensée représenter
les crues fréquentes de la tumultueuse rivière),
archevêché,
museum
d'Histoire Naturelle face à la
Place
d'Albertas. Certains détails sont particulièrement
remarquables tels des
atlantes
(ici détail de l’entrée de l’hôtel
d’Arbaud (2
ème moitié du
XVII
ème siècle) encadrée
par deux atlantes, l’un de face et l’autre de
dos (atlante de dos), 7 rue Maréchal Fochou la
fontaine
aux 4 dauphins. D'autres bâtiments témoignent
d'une
construction
plus ancienne (fortifications vues du parking Bellegarde).