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Dalle aux ammonites des Isnards (Digne)
Présentation
— La « Dalle » proprement dite est l’élément le plus marquant d’une série sédimentaire visible sur une quinzaine de mètres d’épaisseur.

— L’affleurement aménagé montre une alternance de bancs calcaires argileux et d’interlits marneux. Les bancs calcaires sont compacts, à grain fin, de couleur gris sombre ou noirâtres. Leur altération donne une patine gris-foncé. Les interlits marneux sont le plus souvent minces dans la partie médiane de la série. La surface des bancs est variable, souvent bosselée.

— Les faciès de cette série suggèrent des dépôts subpélagiques, sous la limite inférieure d’action des vagues de tempêtes donc relativement profonds (plus de cinquante mètres). L’alternance métrique ou décimétrique des couches calcaires et marneuses pourrait être corrélée à des fluctuations climatiques régulières (cycles de Milankovitch).

— La grande homogénéité de la taille des ammonites concentrées sur ce site, leur bon état de conservation laissent imaginer un dépôt dans un environnement calme (absence de vagues, de courants violents susceptibles de fragmenter des organismes remaniés), loin des côtes, à l'abri de l'action des vagues, des courants et des tempêtes (profondeur dépassant 50 mètres) qui auraient eu tendance à les remanier et à les fragmenter.

— L’absence d’orientation des ammonites à l’affleurement semble exclure une accumulation par un courant dans une zone de faible énergie.

Les couches datées du Sinémurien, ailleurs dans les Alpes, ne renferment pas de telles accumulations, ceci exclut l’hypothèse d'une extinction de masse de ce taxon à cette époque.

—Il semblerait donc que la forte concentration en ammonites de la dalle de Digne ne soit que le résultat de la mortalité normale d'une population certainement importante de Coroniceras multicostatum, associée à des taux de sédimentation plutôt faibles n'ayant pas permis l'ensevelissement des coquilles au fur et à mesure de leurs dépôts sur le fond.

— Toutes ces particularités s’expliquent par un transport post-mortem des coquilles puis un dépôt dans un creux topographique du fond marin : la dalle aux ammonites de Digne est une thanatocénose (accumulation de restes d’organismes après leur mort en un même lieu).

— Une population certainement importante de Coroniceras multicostatum, subissait au large des côtes une mortalité normale d’individus adultes ayant acquis un gros diamètre. Post-mortem, les coquilles flottaient vers une zone calme (sédimentation carbonatée faiblement argileuse sans matériaux grossiers (graviers, sables) pour constituer une thanatocénose. Cette dernière est quasiment monospécifique puisque plus de 90 % des spécimens appartiennent à la même espèce.


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Carte géologique
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• 11/2023 • Les auteurs • Les sources documentaires Aide
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