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— L’expulsion du rocher sous
l’appui en rive gauche de la voûte du barrage a fait
apparaître une morphologie en creux en forme de dièdre.
Ce dernier est défini par 2 plans :
- à l’amont, le plan
de foliation des gneiss penté vers l'aval (N 165°
incliné de 45° vers l’ouest-sud-ouest),
- à l’aval, le plan
de fracture penté vers l'amont (N 75°, incliné
de 40° vers le nord nord-ouest). Après la rupture du
barrage, une épaisse couche de roche broyée et altérée
(riche en argiles) était bien visible sur ce plan.
Au cours de l’enquête judiciaire, les forages ont retrouvé
la mylonite argileuse du plan aval et d’autres plans de fracture
correspondant à un accident géologique d’importance
régionale. Cet accident n'avait pas été détecté
avant la construction de l'ouvrage.
Début décembre 1959, des précipitations abondantes
furent à l'origine d'une montée rapide du plan d'eau
et d'une saturation du massif rocheux. Il en résultât
une augmentation des pressions de soulèvement au niveau du
dièdre (schéma)
avec pour conséquence l'ouverture de nombreuses fractures
en rive gauche. La retenue étant en charge maximale, l’eau
s’est engouffrée brutalement dans les voies ouvertes
en fragmentant et expulsant les matériaux du dièdre
de fondation. Privée de son assise, la voûte a subi
une torsion et augmenté son appui sur la culée-poids
de la rive gauche. La culée finit par basculer dans le
creux du dièdre où on peut l’observer.
C’est le rocher de fondation qui a cédé
sous l’action des pressions de soulèvement hydraulique.
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