Le domaine méditerranéen dans son ensemble s'inscrit dans le cadre d'une lente (actuellement moins d'un cm par an) convergence entre les plaques lithosphériques africaine et eurasiatique à l'origine de plusieurs subductions, parfois de la plaque eurasiatique sous la plaque africaine (ex. Alpes) et d'autres fois de la plaque africaine sous la plaque eurasiatique (ex. mer Egée). Un magmatisme appartenant à la série calco-alcaline en liaison avec ces subductions existe et est particulièrement visible pour le deuxième type de subduction (arc Egéen).

En Méditerranée occidentale, on observe un rifting d'âge Oligocène (à partir d'environ 30 Ma) contemporain d'un magmatisme calco-alcalin (Sardaigne, Corse, région niçoise) puis la mise en place de croûte océanique entre 20 Ma et 15 Ma environ (soit essentiellement au Burdigalien).

Le rifting entraîne la formation de fossés (grabens et demi-grabens) bordés par des failles normales globalement orientées NE-SW. La puissance importante des dépôts continentaux, résulte de la subsidence tectonique caractérisée par la présence de failles normales synsédimentaires jalonnées de brèches syntectoniques, d'olistolithes et de nombreuses petites discordances angulaires dans la série syn-rift. Une transgression marine pérenne à l'échelle de la Méditerranée nord-occidentale survient durant l'Oligocène terminal. Un très modeste magmatisme alcalin et transitionnel témoigne de cette fracturation continentale.

À partir de 18 millions d'années, la transgression se généralise et les dépôts post-rift se mettent en place en biseaux (onlap) au-dessus d'une discordance angulaire majeure (break-up unconformity) au-dessus de la plupart des dépôts syn-rift précédents ainsi que des hauts paléo-topographiques (anté-rift). Cette transgression miocène inférieur (Burdigalien) correspond à la formation de marges continentales passives (ex. marge du golfe du Lion) et à la transition vers un régime de subsidence thermique. Les dépôts correspondent à un faciès sédimentaire marin transgressif peu profond dont la diagenèse aboutira à la « pierre du Midi », pierre de taille utilisée pour la construction de nombreux édifices de la région.

Cet épisode de rifting localisé au NW d'un arc volcanique s'explique par le retrait (slab roll-back) vers le sud-est des panneaux lithosphériques africains en subduction. Ce rifting se déroule donc en contexte d'arrière-arc et l'ouverture du bassin d'arrière-arc aboutit à la séparation du continent européen d'un micro-continente : le bloc corso-sarde. Ce processus a été à l'oeuvre dans tout l'ouest méditerranéen et a abouti à l'ouverture de nombreux bassins d'arrière-arc et à la séparation de micro-blocs continentaux (blocs calabro-péloritain, kabyles, alboran).

Cette histoire géologique de la Méditerranée occidentale s'est répétée depuis 10 Ma entre la Sardaigne et la péninsule italienne avec l'ouverture de bassins d'arrière-arc successifs (mer Thyrrénienne, bassins de Valivov et Marsili) liée au retrait vers le SE du panneau-plongeant d'une zone de subduction.

Cliquer sur l'image pour l'agrandir	Cliquer sur l'image pour l'agrandir
Modèle palinspastique de l’ouverture du bassin océanique algéro-provençal (d’après M. Medaouri 2014)	Modèle géodynamique de la formation du golfe du Lion © Michel Seranne (2007).

La vitesse d'ouverture de la mer Tyrrhénienne a dépassé les 10 cm par an. Le retrait du panneau plongeant (slab roll-back) de la zone de subduction actuelle au sud-est de la Sicile et la Calabre est toujours actif. En effet, les mécanismes au foyer en extension des récents séismes dévastateurs et meurtriers de l'Aquila le 6 avril 2009 et d'Amatrice le 24 août 2016 dans les Apennins, associés aux autres foyers historiques dans cette région d'Italie témoignent d'une extension généralisée qui pourrait préfigurer, dans le futur géologique proche, la mise en place d'un nouveau bassin d'arrière-arc.