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Bien que présentant peu de macrofossiles, les marnes silteuses aux
litages réguliers du safre bleu observables à la base de l’affleurement peuvent être interprétées comme un milieu de sédimentation calme, relativement profond (présence de foraminifères planctoniques) et pauvre en oxygène. Le safre laisse place verticalement à des
dépôts sableux d’avant-plage à
litages obliques et
bioturbations signalant la présence de nombreux organismes fouisseurs. On observe également des intercalations de calcarénites riches en
débris de fossiles. La faune composée de lamellibranches (huîtres,
chlamys),
gastéropodes et de
polypiers, bryozoaires... indique un dépôt dans un environnement littoral marin moins profond dominé par la houle.
Cette diminution bathymétrique s’explique par un phénomène de
progradation rendu possible par l’existence de reliefs environnants soumis à l’érosion.
Au Miocène, une transgression venant de l’ouest entraîne la formation d’un
golfe au pied des chaînons provençaux en voie de pénéplanation : le chaînon de la Fare, le haut-fond berrois et la Nerthe. Les produits d’érosion qui s’accumulent au pied de ces reliefs forment une molasse riche en fossiles marins caractéristiques d’une mer peu profonde (- 40m). [Paysages géologiques autour de l’étang de Berre]
Voir les reconstitutions paléogéographiques et les cadres géodynamiques du
Burdigalien et du
Langhien/Serravellien sur la lithothèque (dans un nouvel onglet).
Actuellement, les biocalcarénites miocènes prennent l’allure de
plateaux entrecoupés de
dépressions orientées NW-SE qui sont, pour les géologues, autant de
buttes-témoins de l’érosion exercée par un réseau hydrographique plioquaternaire s’écoulant vers le NW.
C’est d’ailleurs sur une de ces buttes-témoins, située à proximité de la
chapelle Saint-Léger, que l’on peut observer différents niveaux dans la biocalcarénite :
barre fossilifère cohérente surmontant une assise de sable gréseux plus friable. Cette barre présente de nombreux fossiles d’
huîtres,
chlamys,
pectens,
balanes,
polypiers et
dents de requins. Cette faune fossile permet de confirmer l’existence à cette époque d’un
paléoenvironnement marin littoral.
Pistes pédagogiques : consulter le
site du collège Le Prince-Ringuet