— Sur le San Peyre la
fluidalité, bien
nette dans la plupart des affleurements, est toujours redressée, souvent quasi
verticale. Son orientation moyenne est NW-SE. Le San Peyre est entièrement
prismé ; les
prismes, souvent grossiers et de section plutôt
quadrangulaire, y sont généralement
subverticaux. Toutefois dans certains petits secteurs ils sont plus ou moins inclinés. Dans ce cas il est difficile de savoir si ce caractère est originel ou s’il s’agit d’un déchaussement sur le versant. La dimension transversale des prismes est variable, d’une trentaine de centimètres à l’est à près d’un mètre à l’ouest. Cette prismation grossière est très différente de celle que présentent habituellement les basaltes, plus fine et plus régulière avec des
prismes à section le plus souvent hexagonale.
Le San Peyre présente une fluidalité redressée associée à une prismation subverticale, ainsi le plan de la fluidalité est grosso modo parallèle à l’axe des prismes. Bien que les contacts intrusifs, ou supposés tels, soient rares, la géométrie d’ensemble et l’attitude de la fluidalité, toujours déterminante, sont caractéristiques d’une intrusion verticale à section circulaire ou elliptique de type protrusion. À l’appui de cette interprétation, on peut faire état de l’analogie de structure avec des appareils trachytiques ou phonolitiques de type protrusion du Cantal et du Velay, notamment de la région d’Yssingeaux (43), comme le
Suc de Monac (
détail des prismes) ou le Suc des Ollières, qui présentent également une prismation verticale grossière. Rappelons qu’une protrusion correspond à la montée d’une lave très visqueuse soulevée à la manière d’un piston. Sa rigidité lui interdit toute expansion latérale et le monolithe conserve la section acquise à la sortie du conduit d’alimentation.
Comme dans les exemples de référence, il est difficile de savoir si l’appareil visible actuellement correspond au conduit d’alimentation dégagé par l’érosion ou à une portion du piton de lave parvenu en surface.