—Classement du site par l’Arrêté du 9 Mai 1914
Motivation de la protection
“Des blocs erratiques, extrêmement intéressants, tant par leur origine que par leur situation, aux bords de hautes moraines, dans les environs de Gap, sont menacés de destruction par suite de la construction d’une ligne de chemin de fer de la Mure à Gap. Le plus intéressant de tous et le plus menacé, puisqu’il se trouve à 200m à peine de l’emplacement d’un viaduc projeté, de 130m de portée, est situé à 3 km de Gap, sur la grande moraine des Dumats et sur la rive droite du torrent du Buzon.
C’est un magnifique bloc prismatique un peu arrondi, en quartzite, venu de la Tête de Gaulent, montagne située à la limite des arrondissements d’Embrun et de Briançon” Note signée par le Préfet des Hautes Alpes en 1911 et destinée au Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts.
Préalablement à la Loi du 2 Mai 1930 et se basant sur la Loi du 21 Avril 1906, qui organise “la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique”, plusieurs blocs erratiques (abandonnés lors du recul des glaciers) furent protégés pour éviter leur destruction. Ils étaient, en effet, utilisés comme des “carrières à ciel ouvert”, fournissant des matériaux pour les travaux d’infrastructure, le renforcement des digues etc. Cette “vague” de protection s’est échelonnée entre Août 1911 et Mai 1914, et a concerné 7 sites, centrés sur Gap et ses environs (Champsaur, Buëch). Le dossier d’archive comporte des éléments sur les négociations qui ont lui avec le propriétaire concernant l’indemnisation suite au classement : “le propriétaire de ce monument naturel, pressenti, réclame 300 francs, pour consentir à son classement, alléguant que les entrepreneurs du chemin de fer le lui payeraient beaucoup plus cher.” Note signée du Préfet en 1911.
Voir la fiche sur la base communale