— Le
col d'Izoard offre un beau panorama vers le Nord sur le
versant méridional du massif du Chenaillet. Ce panorama
est encore mieux visible depuis la D902 à la sortie
du hameau du Laus, au-dessus de Cervières, mais l'arrêt
n'est pas envisageable avec un autocar.
— Deux unités géologiques différentes
sont superposées dans le paysage :
L’unité supérieure est reconnaissable
à sa topographie en pentes douces tapissées
de pelouses alpines. Il s’agit du
massif
du Chenaillet.
Les roches sombres qui constituent ce massif appartiennent
aux ophiolites du Chenaillet et de La Replatte du Gondran
: ce sont des roches endogènes et les sédiments
océaniques caractéristiques du fond de l’océan
alpin dont l’ouverture a débuté au
Jurassique
moyen (
autre
schéma).
L’unité inférieure est représentée
par les
parois
claires qui dominent le village de Cervières.
Ces reliefs sont constitués de roches carbonatées,
les dolomies. Ces roches fréquentes dans la région,
sont bien reconnaissables à leurs couleurs (ocre
et grise) et aux reliefs qu’elles forment. Ces roches
sédimentaires appartiennent à la marge européenne
de l’océan alpin (domaine Piémontais)
et sont datées du Trias (moyen à supérieur)
(
Reconstitution
paléogéographique au Trias, autre
schéma).
Les calcaires dolomitiques et les gypses associés
à de grands accidents tectoniques ont donné
lieu à la formation de cargneules qui soulignent
la base des nappes de charriage et prennent un aspect ruiniforme
caractéristique.
— Lors de la fermeture de l’océan alpin,
la convergence des plaques a provoqué le chevauchement
du domaine océanique (ophiolites du Chenaillet d’âge
jurassique) sur la marge continentale européenne
(dolomies triasiques): la
superposition
des deux unités est l’expression d’un
raccourcissement avec pour conséquence un épaississement
crustal.