— Cet
affleurement est globalement à la limite entre les
unités
Piémontaises à l'Est (massif de Rochebrune)
et les
unités
Briançonnaises à l'Ouest (nappe de Clot
La Cime). Situé légèrement plus à
l'Est entre Côte-Belle et Rochebrune, le contact entre
ces deux unités est de nature tectonique, le col
d'Izoard correspond à une "pincée"
de gypse et cargneule dans une nappe Briançonnaise.
— Le
gypse,
roche évaporitique, est ici sous sa forme saccharoïde,
en masses blanchâtres. C'est une roche très
tendre (rayable par l'ongle), soluble dans l'eau (libération
d'ions SO
42-). Le gypse a joué
le rôle de lubrifiant ("couche savon") lors
du décollement et de la mise en place des nappes
de chevauchement dont il souligne la surface basale. Cet
affleurement localisé au niveau d'un col est à
rapprocher de la faible résistance à l'érosion
du gypse. Au Nord, en contrebas de l'affleurement, des petites
dépressions (
entonnoirs
de dissolution) témoignent de la présence
de gypse en profondeur (
interprétation).
— Les
cargneules
sont des roches d'aspect carié, souvent de couleur
ocre. Elles se présentent souvent sous forme de brèches
calcaréo-dolomitiques dans lesquelles les fragments
de dolomie ont subi une dissolution préférentielle
sous l'action des eaux sulfatées (proximité
du gypse).
A l'échelle du paysage, les cargneules forment des
pitons caractéristiques (relief ruiniforme). Les
cargneules jalonnent souvent les contacts anormaux entre
unités d’âge Mésozoïque,
ce qui facilite l’identification des chevauchements
dans le paysage.