— La
«Faille de la Moyenne-Durance» est un accident
tectonique régional majeur hérité de
la fin des temps paléozoïques (ère primaire).
Grâce aux nombreuses données recueillies au
cours de campagnes de recherches, elle est devenue la faille,
la mieux renseignée de France à toutes les
échelles.
Sur une zone de près de 80 km de long, il s’agit
en réalité d’un système complexe
d’une dizaine de segments de failles de 10 à
17 km de longueur. L’
alignement
des 6 collines de Volx à Manosque est ainsi délimité
par un
faisceau
de fractures appartenant au système de failles
de la moyenne-Durance que montre bien le modèle numérique
de terrain (
MNT).
Un forage pétrolier (LM1), réalisé
à l’est de la faille, près des Mées,
a retrouvé les calcaires d’âge Miocène
inférieur (Burdigalien) à plus de 800 m de
profondeur, sous les alluvions. Les mêmes calcaires
affleurent à l’ouest de la faille sur le plateau
de Ganagobie, à 660 m d’altitude. Le
rejet
vertical peut être estimé à près
de 1 500 m sur une durée de 15 millions d’années
environ ce qui représente un déplacement vertical
moyen de l’ordre de 0,1 mm.an-1.
La réalisation de tranchées à la recherche
de traces (plis, ruptures, perturbations des niveaux sédimentaires)
laissées par des séismes de forte magnitude
(supérieure à 6) permet de faire des études
de paléosismicité. Une tranchée réalisée
dans le ravin de Valveranne, à Manosque a révélé
une déformation (
interprétation
de la coupe) qui pourrait être la preuve d’un
séisme important survenu entre 27 000 ans et 9 000
ans. La magnitude de ce séisme (estimée à
environ 6,5) aurait entraîné un déplacement
vertical de plus d’un mètre (Sébrier
et
al, 1997).
On ne connait pas d’événement aussi
violent à l’échelle historique mais
cette magnitude maximale est prise comme référence
pour les constructions.