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Les ammonites et la datation ;
biostratigraphie
Les
subdivisions (zones, sous zones et horizons) du Sinémurien, étage du Jurassique inférieur (-199.3 à - 190.8 Ma) sont toutes basées sur la présence d'espèces d'ammonites dites index. Les
Coroniceras de Digne appartiennent à l’espèce
multicostatum, espèce index du
Sinémurien inférieur.
Coroniceras multicosatum caractérise, sans ambiguïté, le
biohorizon à
multicostatum qui se retrouve de Digne au Jura, jusqu’au Luxembourg et au sud de l’Angleterre (Dorset, Somerset, Gloucestershire).
Ce biohorizon marque la partie terminale de la chronozone à
Bucklandi.
Cette espèce qui possède une vaste répartition géographique et a vécu durant une courte période géologique, est un excellent exemple fossile stratigraphique.
Il faut noter que l’abondance des
C. multicostatum sur le site de la « Dalle » a permis une analyse statistique de la variabilité intraspécifique de cette espèce.
N.B. L’accessibilité du site en fait un des meilleurs affleurements d’Europe occidentale pour étudier le biohorizon à
multicostatum.
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L'évolution des Coroniceras.
Selon la classification de Page (1996) le genre
Coroniceras appartient à la famille des
Arietitidae et à la super famille des
Lytocerataceae. Ce sont des
ammonites souvent de grandes taille, platycones et fortement costulées, généralement à
ventre caréné-bisulqué ou tricaréné.
Les
Arietitidae ont vécu de l'Hettangien au Pliensbachien (-203 à -184 Ma, base du Jurassique) et ont évolué pour donner la superfamille des
Eoderocerataceae à la base du Sinémurien. La radiation des
Arietitidae est un des arguments paléontologique de la limite Trias / Jurassique.
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Les ammonites et la paléobiogéographie
La faune de la dalle des Isnards présente un
cachet européen nord-occidental typique. En effet dans cette aire, les peuplements sont soit monospécifiques, soit plurispécifiques mais avec dominance d’une espèce à affinité européenne nord-occidentale. Les chercheurs constatant que dans un contexte paléogéographique relativement méridional pour l’Europe du NW, les faunes du bassin subalpin ne montrent pas d’influence téthysienne notable pendant le Sinémurien. L’absence de
Phylloceratoidea et de
Lytoceratoidea a été reconnue comme significative puisque ces familles d’ammonites sont abondantes dans les Alpes calcaires méridionales et septentrionales (unités austroalpines).