— L’exploitation
de l’ocre de Vaucluse débute vers 1780, sous
l’impulsion de Jean-Etienne Astier, habitant du village
de Roussillon qui découvrit la stabilité et
l’inaltérabilité de l’ocre dans
les peintures. L’extraction, le traitement et le commerce
de l’ocre prirent un essor considérable à
la fin du 19
ème siècle, avec l’arrivée
du chemin de fer dans la région d’Apt. Cette
industrie a largement contribué au développement
de l’économie de la région, en lui permettant
notamment de se relever de la crise sidérurgique
(effondrement de la production d’acier vauclusien).
En 1899, la France a exporté 22 000 tonnes d’ocre
d'Apt. A la veille de la première guerre mondiale,
les expéditions annuelles atteignaient 36 000 tonnes,
dont 98 % étaient exportées. La crise économique
des années 1930 et la concurrence des pigments synthétiques
entraînèrent le déclin de la production
(Leduc et Gardone, 2010).
— Dans la région, les sables ocreux contiennent
au maximum de 10 à 20% d’ocre. Après
extraction, il est donc nécessaire de séparer
le sable de l’ocre. Ce fin pigment est constitué
d’une argile blanche, la kaolinite, associée
à un oxyde de fer jaune hydraté (goethite)
ou rouge (hématite).
— Le
conservatoire
des ocres, géré par une coopérative
à but non lucratif, est installé dans l’ancienne
usine Mathieu à Roussillon (1921-1963). Il propose
des visites d’anciennes installations. On peut y découvrir
les étapes de traitement des sables ocreux. A la
fois centre d’archives, de documentation, d’initiation
et de formation, il contribue à la valorisation d’une
ressource locale et d’un patrimoine historique.