— De
Rustrel à Roussillon, les paysages colorés
aux allures d’Ouest nord-américain ("
Colorado
provençal") sont le résultat d’une
érosion naturelle amplifiée par les activités
humaines. En effet, en creusant des galeries et des carrières,
l’homme a largement contribué à la formation
des paysages actuels.
Le pays d’Apt est parsemé d’anciennes
usines de traitement de l’ocre, de bassins de décantation
abandonnés, de hauts fourneaux en ruine, vestiges
d’une activité industrielle passée à
présent quasi abandonnée.
— Les
sables
ocreux fournissent un pigment, l’ocre, utilisée
depuis le Paléolithique (peintures rupestres) mais
dont l’exploitation industrielle n'a débuté
qu’à la fin du 19
ème siècle.
Mélangée au latex, elle forme une charge minérale
peu coûteuse et abondante, capable de donner la consistance
souhaitée à des objets aussi divers que pneus,
chambres à air, linoléum, etc. Actuellement,
il ne subsiste plus qu’une entreprise ocrière
en activité (Société des ocres de France).
80% de sa production actuelle est destinée à
l’industrie du bâtiment (enduits colorés)
— La cuirasse ferrugineuse, remaniée dans les
dépôts continentaux bartoniens, a été
utilisée par l’Homme comme minerai de fer dès
l’Antiquité. Son exploitation industrielle
liée à la production d’acier a réellement
débuté en 1840 pour s’achever avant
la fin du 19
ème siècle, car peu
rentable (50% de SiO
2 pour 50% de Fe
2O
3). Nécessitant
de grandes quantités de combustible, cette activité
a contribué à la régression du couvert
forestier des Monts de Vaucluse et du Ventoux.
— Les sites ocrifères sont victimes de leur
attrait touristique et des dégradations causées
par une urbanisation croissante. Ils font à présent
l’objet d’une protection s’inscrivant
dans des projets régionaux (Parc Régional
du Luberon), nationaux (ZNIEFF) et européens (réseau
Natura 2000, opération Grand Site). Cette protection
est associée à une valorisation des sites,
tant sur le plan économique, que culturel ou touristique.