— A
partir des années 1970, des études de profils
pédologiques en Afrique tropicale ont permis de comprendre
l'origine des ocres de la région d'Apt. En appliquant
le principe d'actualisme, les affleurements du bassin d'Apt
ont alors été interprétés comme
des
paléo-profils
d'altération sur une roche-mère riche
en glauconie : les
grès
verts glauconieux (Triat, 1979).
— Ces grès ont pour origine des sables, déposés
en milieu marin de la fin du Crétacé inférieur
(Albien) au début du Crétacé supérieur
(Cénomanien inférieur). Les espaces entre
les grains de sable (
quartz
et glauconie) et la fraction argileuse ont été
remplis au cours de la diagenèse par un ciment, généralement
carbonaté ou glauconieux, exceptionnellement siliceux
(lentilles de quartzites glauconieux).
— L'altération des grès verts glauconieux
en sables ocreux résulte d'une succession de transformations
minéralogiques, à volume constant, préservant
la structure de la roche (classement des grains de quartz,
traces de bioturbation). Ce processus d'altération
est comparable à celui qui conduit à la formation
actuelle de
latérites
et de cuirasses ferrallitiques, dans les régions
d'Afrique, d'Asie ou d'Amazonie, soumises à un climat
tropical.
— L'altération tropicale, qui a conduit aux
sables ocreux du Bassin d'Apt, s'est manifestée sur
un vaste domaine continental émergé, pendant
la période médio-crétacée :
l'
isthme
durancien. Orientée E-W, cette terre séparait
le domaine de la mer alpine (au Nord-Est) du golfe de Basse
Provence (au Sud-Ouest).
— Le lessivage intense en climat chaud et humide (hydrolyse)
subi par les minéraux et la migration des produits
lessivés dans le profil pédologique sont à
l'origine de différentes réactions géochimiques
:
- dissolution du ciment calcaire des grès glauconieux,
- transformations de la glauconie et des minéraux
argileux primaires,
- concentrations minérales.