— Le long de la petite route entre Lafare et le domaine du Grand Montmirail les affleurements montrent des roches
hétérogènes,
jaunâtres d'aspect bréchique, fortement
cariées, connues sous le nom de
cargneules.
— Ces brèches qui affectent les calcaires dolomitiques triasiques se sont formées lors la mise en place du diapir de Suzette : les contraintes engendrées par la remontée de gypse triasique (roche hydratée et plastique) ont fragmenté les dolomies triasiques. Les fragments dolomitiques de la brèche plus solubles que la matrice marno-calcaire et gypseuse qui les réunit, ont subi une dissolution préférentielle par les eaux séléniteuses (chargées en sulfates de calcium provenant du gypse), le Mg
2+ des dolomies a été lessivé : il y a eu dissolution des éléments bréchiques dolomitiques (dédolomitisation). Ce phénomène s’accompagne d’une précipitation de calcite moins soluble, formant les
arêtes vives de calcaire entre les
cavités laissées par la disparition des fragments dolomitiques.
— L’aspect caverneux des
cargneules est donc l’illustration de phénomènes de dissolution et recristallisation : les
cavités anguleuses centimétriques à décimétriques sont des fantômes des éléments bréchiques disparus et leurs parois sont formées de
calcite recristallisée.
— Les cargneules affleurent souvent en amas discontinus le long de contacts tectoniques (failles, plans de chevauchement) et sont fréquemment associées à des gypses d’âge triasique.
— Un
petit plan vertical présentant des
stries est visible sur cet affleurement. Cette surface correspond à un plan de glissement dont le sens est donné par les stries.