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Du profil topographique au profil géologique :
L’observation du panorama vers le nord montre deux dépressions occupées par les deux lacs. Chaque dépression est bordée par un escarpement peu incliné du côté est, plus incliné du côté ouest.
Une prospection de chaque rive du lac Noir permet d’observer la même succession (socle/ grès/dolomie) et un même pendage vers l’
ouest.
— De la géométrie à la cinématique :
La disposition géométrique des 3 ensembles rocheux laisse supposer l’existence d’une
faille normale ayant affecté le socle et sa couverture triasique. La présence de
stries sur le plan de faille valide cette hypothèse. Les mêmes observations peuvent être faites plus à l’est, au niveau du lac Besson.
Les données collectées aux lacs Bessons ne permettent pas de dater avec précision ces failles (âge : postérieur au Trias moyen). En effet, en l'absence de terrain sédimentaire daté recouvrant le plan de faille, l'âge de la déformation est nécessairement postérieur à l'âge du plus récent des terrains affectés.
Pistes d’exploitation pédagogique :
Le
profil topographique construit dans un premier temps est complété avec les
relevés géologiques.
Le décalage des couches et les pendages similaires de part et d’autre du lac Noir pose le problème de la continuité des structures.
L’hypothèse d’une faille normale peut être validée par la recherche de stries sur le socle bordant la rive ouest du lac.
Le fonctionnement des failles normales peut être corrélé avec la subsidence responsable du dépôt de la puissante série liasique.
La comparaison des structures observées aux
lacs Bessons (mini blocs basculés avec sédiments anté-rift, séparés par des failles normales) avec les structures révélées sur les profils sismiques sur la
marge actuelle de l'Océan Atlantique (marge passive bretonne) montre de nombreuses similitudes malgré les différences d’échelle. Une chaîne de montagnes telle que les Alpes peut donc renfermer des restes d’une ancienne marge passive témoin du rifting lors de l’ouverture de l’Océan Alpin.