— Cette unité structurale est bien repérable
dans le paysage. Le relief de la Torque est constitué
d’une
brèche
bien consolidée qui a résisté à
l’érosion.
Les éléments figurés sont
anguleux
et de
couleurs
variées (blanc, jaune, rouge, noir) : ils proviennent
de l’érosion du massif de Sainte-Victoire
au cours de sa surrection (érosion syntectonique).
La
matrice
de la brèche est faite de calcaire et d’argile.
Elle doit sa couleur rouge-brique à la présence
d’oxydes de fer (signature d’un lessivage
sous climat chaud). Ces oxydes s’altèrent
facilement en hydroxydes de
couleur
jaune-orangé (goethite) ce qui fragilise la
roche.
Cette brèche est d’âge Bégudien,
au cœur du synclinal de la Torque, se trouvent des
grès
identiques à ceux qui affleurent en bord de route
près du parking, ils sont attribués au Rognacien.
La brèche a été exploitée
artisanalement comme pierre ornementale. Dans la carrière,
des
plans
de faille et des remplissages de fissures par des
cristallisations
de calcite témoignent des contraintes tectoniques
subies par la série renversée qui forme
la barre calcaire mésozoïque.
— La Torque représente une structure géologique
intéressante pour différentes raisons :
- elle constitue la terminaison orientale des bancs de
brèches d’âge Crétacé
supérieur (Bégudien et Rognacien) du chaînon
de Sainte-Victoire.
- elle est « coincée » entre
deux
branches de chevauchement.
- elle se situe à la frontière entre la
portion orientale du massif à vergence N et la
partie occidentale de la chaîne de Sainte-Victoire
à vergence S. Cette différence de comportement
tectonique s’explique d’une part, par la présence
du chevauchement de l’
Aurélien
(au Sud du bassin de l’Arc) qui supportait 7 kilomètres
de sédiments et d’autre part par une tectonique
de socle dans la partie occidentale.