— La coupe géologique décrite est effectuée en progressant vers le sud-ouest sur la piste qui longe la voie ferrée en rive droite de la Durance. La succession des couches calcaires et leurs variations de pendage faciles à mesurer permettent de reconstituer un
plissement antiforme. Les variations observées en rive droite, se succèdent de la même manière en rive gauche de la Durance et sont souvent bien visibles depuis cette piste.
- La coupe débute en face du parking de la chapelle Sainte-Madeleine par des
calcaires en bancs épais
redressés à la verticale (pendage 90°). Ces calcaires sont affectés par des
failles métriques dont les
miroirs portent de nombreux tectoglyphes (
stries, cristallisation de
calcite en zone abritée). D'autres indices tectoniques sont également visibles :
stylolithes,
fentes en échelon, ce qui témoigne des contraintes subies par les strates. Ces roches d'âge Jurassique terminal (Tithonien) constituent le
flanc nord du plissement bien visible depuis le pont actuel soit en
rive droite soit en
rive gauche.
- En progressant sur la piste en direction du sud-ouest , le pendage des bancs décimétriques de ces calcaires massifs passe à
45° vers le Nord-Est puis
30°Nord. Un peu plus loin, ces couches alternent avec des
niveaux plus marneux et elles paraissent
horizontales. Cependant, la mesure du pendage du plan de stratification révèle que ces couches sont toujours
inclinées vers le Nord-Est. L'horizontalité apparente de ces couches est liée à la position de l'observateur qui voit les bancs par la tranche. Il s'agit d'un pendage apparent. Ces couches sont d'âge Jurassique supérieur, mais plus anciennes que les calcaires massifs, vus au début du parcours.
- La piste atteint ensuite une dépression, c’est une
zone boisée qui correspond au cœur marneux de l'anticlinal mis à nu par l’érosion. Les affleurements sont formés d'
alternances de calcaires et de marnes. Ces roches doivent leur
couleur grise à la présence de sulfure de fer qui est parfois oxydé. La proportion de marne augmente lorsque l'on atteint la base de la série en se dirigeant vers le Sud-Ouest. D'un point de vue stratigraphique, ces couches sont situées sous les calcaires et sont donc plus anciennes. Elles sont datées de la base du Jurassique supérieur (Oxfordien). Le pendage des couches est d'abord
faiblement incliné vers le Nord mais devient rapidement
horizontal.
- Quelques mètres plus loin, le pendage des
couches marneuses se verticalise, il est à présent dirigé
vers le Sud-Ouest. Puis, on retrouve la succession des
strates calcaires d'âge Jurassique supérieur dont le
pendage augmente jusqu'à se
verticaliser. Des
stylolites soulignent la stratification. Ces strates constituent le
flanc sud de l'anticlinal.
- Au niveau où la piste est comprise entre la grille qui longe la voie ferrée et le rocher, les
affleurements sont constituées de strates de
calcaire gris d'âge Crétacé basal (Berriasien) en
bancs d'épaisseur variable. Le
pendage est alors plus faible. Les
joints entre les strates sont
onduleux car ils sont soulignés par des
stylolites diagénétiques.
Le parcours proposé montre des variations progressives de pendage qui affectent une succession de calcaires jurassiques et crétacés. La Durance en érodant le relief a révélé un cœur marneux plus ancien que les calcaires massifs qui l’entourent. Ce massif est un large anticlinal, dissymétrique, déjeté vers le nord-est (
Interprétation) dont les flancs formés de calcaires massifs ont mieux résisté.
Le pli anticlinal de Mirabeau s'est structuré lors de la
phase orogénique Pyrénéo-Provençale qui s'est déroulée du Campanien (Crétacé supérieur) au Bartonien (Éocène).
Pour en savoir plus sur cette phase orogénique, consulter la page
Grands événements qui lui est consacrée.