— Les travertins du bassin de Marseille ont livré une riche paléoflore de climat tempéré avec des espèces assez communes des ripisylves de la région provençale actuelle (cornouiller sanguin, tilleul et noisetier communs, saule des vanniers, lierre grimpant, érable de Montpellier, aubépine, fougère scolopendre…), mais aussi une paléoflore d’espèces disparues, de nos jours à l’état naturel, en Provence (laurier des Canaries, magnolia, pin de Salzmann) ou dont l’indigénat des populations sauvages dans le Midi de la France est questionné (micocoulier de Provence, figuier commun, laurier noble, arbre de Judée, pommier sauvage, peuplier blanc). Ces végétaux alimentaient des mammifères herbivores dont le plus spectaculaire est le mammouth méridional (Mammuthus meridionalis), connu dans le bassin de Marseille par des restes de molaires et de défenses (jusqu’à 3-4 m de long), c’était une espèce de grande taille (10 tonnes environ pour une hauteur au garrot pouvant dépasser 4 m et une longueur du corps supérieure à 6 m).

Tant que les conditions restent favorables, la végétation croit de manière continue dans un milieu où l’apport en eau est sursaturé en hydrogénocarbonate (HCO₃^-). Il y a compétition entre croissance des végétaux et formation du travertin. Sous la structure calcifiée, encroûtée, la biomasse meurt et au sein de la roche qui se forme, la nécromasse se décompose pour ne laisser que la matrice minérale. C’est ainsi que le travertin acquiert son aspect vacuolaire.La présence de restes de phragmites, se développant de nos jours dans une tranche d’eau de moins de 50 cm, et de mousses, poussant dans les secteurs sub-émergés, permet de se représenter le paléo-environnement ayant présidé à la formation de ces travertins marseillais dans un environnement de sources alimentant des cours d’eau interrompus par des cascades encroûtant les ruptures de pente, et reliant mares et vasques peu profondes.