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L’
oppidum des Baou Saint-Marcel, est un site d'habitation Ségobrige fortifié celto-ligure, fondé au premier quart du VI
ème siècle av. J.-C. et abandonné au dernier quart du II
ème siècle av. J.-C. Il est situé dans le quartier de Saint-Marcel dans le 11ème arrondissement de Marseille. L’essentiel des remparts est constitué de travertins. Les recherches ont montré une occupation du plateau au moins à partir de 575 av. J.-C. avec la construction d'un premier rempart défensif. Ce système est renforcé jusqu'à la fin du IVème siècle av. J.-C. Entre le milieu du IV
ème et le début du II
ème siècle av. J.-C. le site connait une occupation restreinte sans être totalement abandonné. Une reprise des activités architecturale et économique est constatée entre -150 ans et le dernier quart du II
ème siècle av. J.-C. L'agglomération est définitivement abandonnée vers la fin du II
ème siècle av. J.-C.
À l’époque paléochrétienne, se place le sarcophage de la Tradition Legis (voir ci-contre) (fin V
ème ou première moitié du VI
ème siècle de notre ère). Il s’agit d’un sarcophage creusé dans un travertin dur que l’on pourrait, sous toute réserve, attribuer à l’affleurement dans le quartier Saint-Julien où l’on suppose la présence d’anciennes
carrières. La longueur est de 1,93 m, la largeur de 0,70 m et la hauteur de 0,59 m. Il a été mis au jour dans l’église haute. Il est conservé à
Saint-Victor, dans le collatéral sud de l’abbatiale médiévale.
Les travertins abondants sur le
territoire de Marseille, ont été observés dans d’autres constructions datant de l’Antiquité. Le travertin massivement employé dans le bâti de la Cité phocéenne à l’époque grecque classique est le travertin dit « roselière » correspondant à un faciès construits à tiges pouvant évoquer un site à roselière avec de petits barrages travertineux. Les compétences résultant de sa structure poreuse ont été largement mises à profit dans différents niveaux architecturaux. On trouve également l’emploi d’un travertin correspondant à une formation plus dure, exploitée en
carrière jusqu’à une époque récente dans le quartier Saint-Julien.
À l’époque grecque classique, le travertin apparaît dans la construction en grand appareil de l’élévation de la
fortification reconstruite à cette époque, venant remplacer l’élévation en brique crue de la fortification du VIème siècle avant notre ère. Ces deux matériaux, en œuvre dans un système défensif, sont chacun posés sur une fondation en calcaire blanc de Saint-Victor et présentent des propriétés mécaniques similaires. Cependant, la brique crue demande à être restaurée souvent, alors que le travertin, en tant que roche calcaire, possède une structure qui lui permet d’absorber des chocs répétés en gardant une certaine élasticité. De même, il résiste aux intempéries. Marseille possède de nombreuses nappes de travertin, même si certaines ont disparu. Il paraît difficile de reconnaître l’origine des
carrières ayant approvisionné ce chantier qui a fait appel à un volume important de blocs de grand appareil. Les époques suivantes, d’après les chantiers de fouille ouverts, n’ont apparemment utilisé ce matériau qu’en réemploi.