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— A la fin de l’Eocène
(– 35 millions d’années), l’Espagne a déjà
sa position actuelle et la chaîne pyrénéenne
s’est déjà mise en place : des déformations
(plis, failles) de direction Est-Ouest affectent aussi bien le domaine
languedocien à l’ouest que le domaine provençal
à l’est (chaîne des Costes, chaîne de la
Nerthe, Etoile, Ste Baume).
Par contre, le bloc corso-sarde n’a pas encore sa position
actuelle, il se situe alors très près des côtes
du Sud-est de Provence (la Corse en vis-à-vis des Maures
et la Sardaigne en vis-à-vis de la région marseillaise).
— A l’Oligocène, l’Europe connaît
une phase distensive de direction NW à SE : il en résulte
de grandes déchirures SW-NE de la croûte continentale
des Vosges au golfe du Lion. L’alignement de fossés
d’effondrement d’axe SW-NE (ex : fossés rhénan,
Limagnes, Bresse, Valence, Alès, Camargue, Manosque…
et Aix !) se situe sur l’emplacement de ces déchirures.
Ces fossés ont été occupés par des lacs
peu profonds, parfois salins, où se sont déposés
des sédiments continentaux d’abord grossiers (conglomérats
datés de l’Oligocène) puis plus fins (argiles
rouges à Lambesc et au plateau
de Sèze) . Ces fossés
sont délimités par des failles normales dont les principales
sont d’axe SW-NE (faille
d’Aix). Les failles normales jouent par étapes
successives, permettant un effondrement progressif et souvent dissymétrique
du fossé (ex : bassin d’Aix plus profond à l’est).
Le jeu des failles permet le dépôt d’une grande
épaisseur de sédiments sous forme d’éboulis
et brèches
au contact des failles (ex : Lambesc) et de sédiments plus
fins dans un milieu lacustre peu profond (calcaires
de la région d’Aix, Eguilles). — A la suite
du rifting oligocène, s’ouvre le bassin liguro-provençal.
Cet évènement aboutit à la rotation vers l’est
du bloc corso-sarde (cliquer ICI
pour une animation) . Dans cette région méridionale
le rifting aboutit à un étirement tel entre les deux
blocs de croûte continentale, que du matériel d’origine
mantellique a pu se mettre en place et former une croûte océanique
(océanisation) : il y a dès lors un bassin océanique
profond en Méditerranée occidentale (entre -21 Ma
et -15 Ma). En liaison avec cette océanisation débute,
dès l’oligocène, la transgression marine qui
est maximale au Miocène (-15 Ma) : la Méditerranée
envahit non seulement le bassin liguro-provençal mais elle
remonte aussi le long du couloir rhodanien et jusqu’à
la bordure des Alpes dans la région de Digne. Cette transgression
vient recouvrir les reliefs érodés et les bassins
continentaux et est marquée par le dépôt d’un
calcaire marin (calcaire
miocène du plateau de Sèze).
— A cette phase distensive, après une période
de calme relatif, succède une phase compressive liée
cette fois à la formation des Alpes. Cette tectonique alpine
met en place le cadre montagneux actuel déformant selon une
direction E-W le domaine provençal, affectant les formations
miocènes précédemment formées (soulèvement
des formations
miocènes du plateau de Sèze). Le niveau marin
de la mer Méditerranée va ensuite se stabiliser en
suivant les variations du niveau des océans.
Voir
une animation de la rotation du bloc corso-sarde sur le site du
CRDP de Corse |